Platine vinyle
ou tourne disque
Définition rapide :
Source analogique permettant la lecture des enregistrements sonores sur disques vinyle. Elle comporte toujours les organes d’entrainement du plateau tournant et peut être équipée ou non de la cellule, du bras et du préampli phono.
Détails :
Une platine vinyle est composée d’un système d’entrainement de son plateau tournant mu grâce à un moteur électrique. L’entrainement direct ou à courroie doit faire tourner le plateau à des vitesses angulaires stables correspondantes au format du disque vinyle : 33 1/3 ; 45 voire 78 tours/minute.
La tête de lecture, également appelée cellule phono, cellule magnétique ou simplement cellule, est posée sur le bord du disque.
La pointe de lecture, souvent appelée diamant en référence au matériau utilisé à l’extrémité, va parcourir le microsillon.
La cellule est fixée sur le bras de la platine qui est parallèle au plateau.
Le bras est posé sur un axe de rotation sur un pivot ou une rotule.
Contrairement au burin de gravure de l’enregistrement qui suit le rayon du disque, le déport du bras conduit la cellule à décrire un arc de cercle à la surface du vinyle. Cela implique que le diamant à une orientation variable par rapport au sillon gravé par le burin.
La cellule subit deux types de mouvements.
Un mouvement lent qui entraine l’ensemble bras-cellule du bord du disque vers le centre.
Un mouvement rapide qui fait osciller la pointe de lecture selon les variations latérales du sillon. Il constitue le signal analogique, mécanique et modulé.
En tout point, la vitesse relative de déplacement dans le sillon (défilement et vibrations latérales) de la pointe de lecture correspond à la vitesse relative du burin de gravure. À condition de respecter la même vitesse de rotation.
La cellule est un transducteur qui transforme le signal mécanique du vinyle en signal analogique électrique. Ce signal électrique modulé est amené au préampli phono pour y être traité en lui appliquant la courbe inverse RIAA et en l’amplifiant.
Les défis relevés par la platine vinyle.
Les difficultés principales sont liées à la différence entre la méthode de gravure et la méthode de lecture décrite plus haut et conduisant à une orientation variable du diamant dans le sillon.
Ces variations entrainent des distorsions du signal. Distorsion d’erreur de trajectoire.
L’orientation variable du diamant est matérialisée par le décalage entre l’axe du sillon et l’axe de la pointe de lecture. Ces 2 axes ne se superposent pas, mais forment un angle. En conséquence, la variation latérale lue n’est pas exactement celle enregistrée dans le sillon. Afin de corriger cette différence, il existe 2 solutions apportées par les bras de lecture.
Le bras tangentiel dont l’axe de pivotement est déplacé parallèlement au diamant à l’aide d’un servomoteur. Fort complexe et introduisant d’autres formes de distorsion, le bras tangentiel est peu répandu.
On retrouve plus souvent des bras coudés.
Le principe consiste à faire dépasser le bras du centre du disque. L’erreur de trajectoire s’en trouve augmentée, mais elle a l’avantage d’être presque constante du début à la fin du disque. L’angle du coude avant la cellule est alors ajusté pour correspondre à l’angle d’erreur pour aligner le diamant dans l’axe du sillon.
Ce type de bras diminue fortement l’erreur de trajectoire, mais il introduit un couple de force de rappel vers le centre du disque. On voit régulièrement cette force incorrectement qualifiée de centripète. Cette force conduit le diamant à appuyer plus fortement sur le flanc du sillon orienté vers le centre du disque au détriment du versant opposé. Une nouvelle forme de distorsion apparaît. Pour contrer cette force, le bras possède un contrepoids latéral appelé « anti skating ».
Erreur de piste.
Quand le diamant explore le sillon, il a tendance à simplifier sa trajectoire en « coupant les virages ». Il en résulte une erreur de lecture. 2 facteurs permettent de compenser cette erreur. Alléger la cellule et augmenter la pression sur la cellule en réglant le contrepoids pour contraindre le diamant à explorer correctement les variations latérales.
Il faut toutefois limiter le poids sur la cellule pour éviter une usure prématurée du vinyle.
Erreur angulaire.
Elle est fondamentalement liée à la différence de forme du diamant du burin taillé pour la découpe et le diamant de lecture. Cette distorsion est importante pour les hautes fréquences. Les arêtes vives du burin tracent un « V » dont la gorge constitue un pincement pour le diamant sphérique de lecture. La solution, pour limiter ces distorsions de contact, est de réduire le rayon de courbure du diamant. Les diamants elliptiques s’approchent mieux des angles de la gravure.
Bruits de surface.
La poussière dans le sillon produit des craquements à l’écoute. Il convient de les dépoussiérer convenablement. La rugosité du vinyle ne peut être compensée, mais elle a tendance à plaire aux auditeurs.
Les vibrations mécaniques.
Endogènes à la platine vinyle, la qualité de celle-ci est primordiale. Les vibrations du moteur et de sa transmission. Les résonances mécaniques dans le bras pour les basses fréquences et dans la cellule pour les hautes fréquences. La qualité de ces deux organes permet de limiter ces phénomènes. Exogènes à la platine vinyle, ces vibrations parasites de l’environnement sont éliminées ou limitées selon la qualité d’isolement des pieds de la platine. Par ailleurs, le capot de protection doit être retiré lors de la lecture, car c’est une antenne qui capte et amplifie les vibrations.
Le pleurage.
Cet effet indésirable arrive quand la vitesse de rotation du plateau n’est pas constante. Une platine vinyle de bonne qualité ne présente pas ce défaut. Le pleurage apparaît également lorsque le disque est voilé ou excentré.
Une platine vinyle est une mécanique de précision qui relève ces nombreux défis pour restituer la musique des vinyles plaisant tant aux amateurs d’enregistrements analogiques.